Continuer à apprendre à lire au cycle 3

Cet article fait suite à l’animation pédagogique du plan 2008-2009

Continuer à apprendre à lire au cycle 3

 

Approfondir l’apprentissage de la lecture au cycle 3 après en avoir posé les bases au cycle 2.

Pour cela, nous proposons d’instituer des moments d’entraînements à des compétences spécifiques de la lecture.

Il s’agit lors de ces activités de travailler de manière explicite  des techniques naturellement silencieuses et transparentes lors de la lecture de personnes expertes, de les commenter, d’approcher une méthodologie et de les entraîner pour viser la fluidité, l’automatisation et l’autonomie  du jeune lecteur.

Nous nous sommes appuyés sur le modèle de Jocelyne Giasson (Synthèse du Modèle de J Giasson ) pour sérier les compétences à stimuler, allant des micro-processus de base (décodages) aux processus de contrôle de l’activité en cours de lecture (« surveiller » sa compréhension). Il s’agit ici de viser l’ensemble des processus à l’œuvre lors de la lecture, autant dans ses aspects très techniques ( lettre-sons-syllabes) que dans ses aspects de compréhension d’un texte (substituts – inférences – connecteurs – prédictions, etc…)
Nous proposons d’organiser ces moments courts, une dizaine de minutes, deux fois par semaine, pour entraîner la compréhension des textes, à la manière, par exemple du calcul mental.

  • Reconnaissance des mots

Pour améliorer l’automatisation du décodage, sa fluidité, pour gagner en vitesse, ce qui permet de faciliter grandement la compréhension.

- lecture sur enregistrement : les élèves s’entraînent à lire un texte enregistré en l’écoutant, à de nombreuses reprises, jusqu’à pouvoir en faire une lecture fluide autonome.

- lectures répétées : un élève a, par exemple, une semaine pour préparer la lecture d’un texte qu’il devra faire à la classe, le contrat étant qu’elle doit être excellente. On s’appuie sur un texte dont la compréhension a déjà été éclaircie, pour ne se focaliser que sur la fluidité de la lecture et l’automatisation du décodage. L’élève  a du temps pour lire et relire ce texte aussi souvent que nécessaire pour parvenir à un bon résultat.

 

  • Lecture par groupe de mots

Par des indices typographiques, on peu aider les élèves  à augmenter leur empan, accélérant ainsi leur lecture : on découpe des phrases/textes en groupes de mots (proposition, ou groupes grammaticaux)  en les séparant par des espaces, des barres obliques ou des sauts de ligne.

D’anciens fichiers type « ATEL » contiennent de tels exercices.

 

  • Micro-sélection : retenir l’idée d’une phrase

Interroger les élèves sur une phrase : quelle est l’idée principale ? Que doit-on garder en tête après avoir lu cette phrase ? Souligner/surligner les éléments permettant de l’affirmer.

 

  • Les référents : anaphores et substituts

S’entraîner à :

    •  reconnaître les référents de pronoms utilisés dans un paragraphe
    • reconnaître les reprises anaphoriques (quels sont tous les mots qui désignent le chat dans ce paragraphe ? Le petit fauve, l’animal, il ,….)

Ressources : les anciens livrets d’évaluation CE2, Évaluer les compétences au cycle des approfondissements, contiennent ce type d’exercices

 

  • Les connecteurs

expliciter dans de cours paragraphes le sens de connecteurs, leurs indications spatiales, temporelles…

 

  • Inférences

- Travailler à partir de batteries de phrases, la manière de déduire des informations inférées. (Mini textes de M. Rocquet, Textes de A. Fetet PEMF litteraturecycle3.free.fr )
Voir aussi le classeur de la valise « Lire l’implicite » à la BMPC.

- Examen à partir de questionnaires dont on connaît les réponses : quels sont les éléments permettant de répondre : sont-ils dans le texte ? Doit-on réunir plusieurs éléments du texte ? Doit-on chercher dans ce que l’on sait ? Ce qui peut conduire à classification des questions et à des activités pour retrouver la classification de réponses données. Produire des questions relevant d’une catégorie particulière. (Une séquence pour apprendre à traiter les questionnaires de lecture ( Enseigner la compréhension Goigoux Cèbe Thomazet) )

- « Les histoires pressées » De Bernard Friot proposent de nombreux textes courts posant un problème de compréhension : ambiguïté sur le narrateur, le contexte,…

- « Écrire dedans » : Dans de courts textes, éditer une version pour les élèves laissant de la place pour écrire  un morceau de texte qui exprime les informations implicites ou éludées entre deux phrases ou deux paragraphes…

 

  • Rappel de récit

Faire reformuler, à l’oral ou à l’écrit, un texte par les élèves, avec leur propres mots. Confronter les résultats.

  • Prédictions

Faire des hypothèses sur des suites du texte concernant : le caractère ou la motivation des personnages, l’évolution de la situation,….
Bien distinguer « prédire » et « deviner » : s’entraîner à s’appuyer sur des indices textuels. Comme il s’agit d’apprendre aux élèves à réviser leurs prédictions, on mettra l’accent sur la réfutation des prédictions et l’on cherchera les éléments qui infirment une hypothèse.

  • Identification de la perte de compréhension et réparation (processus méta-cognitif, activité de régulation en cours de lecture)

1. Travaux sur des phrases plus ou moins signifiantes : certaines correctes, d’autres avec un mot inventé sans signification, d’autres construites avec des mots existants, mais n’ayant aucun sens compréhensible. Les élèves disposent de deux cartons : « je comprends » et « je ne comprends pas » pour signaler leur état de compréhension.
2. A partir de la lecture de paragraphes, les élèves répondent à l’aide de trois cartons : « Je comprends bien », « Je comprends partiellement », « Je ne comprends pas ». On cherche à identifier la source des difficultés : mots incompris, expressions, idées,….

  • Acquisition du vocabulaire, viser l’autonomie (analyse morphologiques et contexte)

Travail de vocabulaire :
1. Regarder le mot : comprendre un mot grâce aux indices morphologiques : préfixes et suffixes les plus courants, racines. Analyse rapide de quelques mots.
2. Regarder autour du mot : utilisation du contexte. On donne une phrase avec un mot difficile compréhensible grâce au contexte, on met en évidence les indices qui ont permis de comprendre le mot.
3. Dans des textes on recherche le sens de mots inconnus en choisissant la méthode la plus adaptée (morphologie ou contexte)