Un ange gardien diabolique de Alberto Rodriguez
En Espagne dans les années 80, Angel, un jeune flic diabétique (Mario Casas) fait partie de la brigade antidrogue qui a pour mission d'éliminer le deal du centre-ville de Séville avant l'Exposition Universelle de 1992. L'unité 7 est terriblement efficace et les résultats du «nettoyage» sont considérables. Mais la brigade anti-corruption commence à rôder... Jusqu'où peut-on recourir à la violence contre la violence ? Peut-on rentrer dans l'illégalité pour lutter contre celle-ci ? Ce film d'action questionne la légitimité de « soigner le mal par le mal ».
Alberto Rodriguez met habilement en scène la vie de ce jeune policier qui vise le grade d'inspecteur. Angel gravite entre sa vie de famille et un milieu où règnent drogue et prostitution. Il ne tient ses engagements ni envers la loi, ni envers sa femme à laquelle il ment. Il désobéit à l'autorité en sortant du centre ville comme il sort de la légalité. Tant que les résultats sont là, son supérieur, qui s'attribue tout le mérite du travail accompli, ferme les yeux.
Le film, prenant, est rythmé par l'avancée des travaux de L'Exposition Universelle de 1992. On suit, grâce aux images d'archives datées, la progression des personnages au fil du temps. Le montage alterné entre la fiction et la réalité rappelle constamment l'enjeu politique de leur mission. L'Exposition Universelle apparaît comme un ultimatum tant pour la construction des bâtiments que pour la suppression des trafics de drogue du centre-ville. Ce rythme effréné, accentué par la violence omniprésente et les courses poursuites, donnent un sentiment d'urgence et de pression au spectateur.
Comme les héros de western, Angel applique une justice plus personnelle qu'officielle, ce qui n'est pas sans risques. Son nom devient ironique ; l'ange gardien vire au diable enragé dans son combat, certes juste, mais dont les procédés sont discutables. La fin justifie-t-elle les moyens ?
Valentine Loquais 1ère L, Lycée Jean Moulin, Albertville.
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