La Douleur, de Marguerite Duras, à l'espace Malraux

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mise en scène de
Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang
Vendredi 4 décembre 2009 à 20h30

L’histoire de ce texte est avant tout celle de diverses mémoires. D’abord parce que son auteur l’avait oublié longtemps entre les pages de son journal de 1944-1945. Puis, parce qu’il rappelle aux différentes générations ce que pouvait être l’attente angoissée des femmes espérant leurs époux déportés lors de la seconde guerre mondiale. Robert Antelme – auteur de L’Espèce humaine –, premier mari de Duras, fut l’un de ceux-là, revenant, détruit, atteint par le typhus, du camp de Buchenwald. Dans un style syncopé psalmodiant ses interrogations pressantes, Duras sait aussi traduire la différence qui oppose ceux qui s’adonnent à la grande liesse libératoire de la fin de la guerre et le sort de celles qui, comme elle, en sont réduites à une anxiété qui dépasse l’entendement. S’ensuivent, dans ce récit, des pages qui racontent la lutte pour la survie de Robert L.
Sans tenter d’incarner ce qui ne peut évidemment se représenter, il fallait la voix et le corps d’une comédienne apte à tenir la distance juste pour délivrer pareils aveux. Patrice Chéreau a eu l’excellente intuition de confier cette gageure à l’actrice Dominique Blanc. Laquelle, dans un espace scénographique épuré, le fait devenir, par la seule force des mots, tour à tour loge de concierge, quai de gare ou chambre d’insomnie. Et c’est tout simplement inouï…
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